Champa…gne

Nous commencerons ici par un extrait d’une vieille légende scandinave tout droit sortie de l’edda poétique : la complainte de Raraghnar. Mais comme je suis pas vache, je vous ai mis la traduction :
Det var en gang

En stolt kriger

Raraghnar fredlos

Han levde for a plyndre

Ballene mine

Pa pannen din

Det lager en kalkun

Godt gjort hvis du oversetter

Det er vakkert tull

Jævla tisse

Det imponerte

Moren din i skli

Jeg klor min kuk

Harene faller

Jeg la litt pa fritesen

Gutten min, det er bomben

Han arresterte en kjopmann

Som rullet galoscher

Raraghnar forteller ham Raraghnar

Ikke ror pa pungen min !

Kjopmannen svarte

Jeg er blakk

Jeg har sett for mange horer

Raraghnar, som var rodharet

Svarte han etter tur

Gi meg varene

Jeg rykker i geitosten

Ikke gjor dumme ting

Jeg tror ikke det

Stammet kjøpmannen

Legg kuk din

Pa skulderen min

Han bryr seg ikke

Om meg den dritten

Den er nesten ferdig

Raraghnar den voldsomme

Il était une fois

Un fier guerrier :

Raraghnar le hors-la-loi

Il vivait pour piller

La plaine était sienne

Grâce à sa hache

Sa barbe bien pleine

Et ses belles moustaches

Son crâne luisait

Splendidement lisse

Ça impressionnait

Même la police

Un jour le coq chantait

Le héros cherchait

Juste à se fritter

Ou un truc à voler

Il arrêta un marchand

Qui galopait là-devans

Raraghnar lui dit

! La bourse ou la vie !

Le marchand répondit

Je n’ai plus un sou

On m’a tout pris

Raraghnar, qui était roux

Répondit avec ombrage

Envoie ta marchandise

J’en ferais bon usage

Et ne fais pas de bêtises

Je ne pense pas, non

Bredouilla le marchand

Car dans ma cargaison

C’est des peignes à douze dents

Ulcéré, le bandit s’énerva

Et lui cassa la bouche

Le gonfler, il ne faut pas

Raraghnar le farouche

Bon, assez ri.
Bien le bonjour à tous amis arboisiens et autres amis qui pourraient être arboisiens s’ils le voulaient bien.
Nous nous retrouvons pour un résumé de ce que beaucoup encore appellent un derby, même si l’on n’insiste pas trop sur cette expression du côté des coachs et autres dirigeants rouge et noir. Un match est un match, et si c’est contre un proche voisin, eh bien mieux vaut se réjouir de ne pas avoir à aller bien loin plutôt que de se mettre une pression monstre (et tout ça pour qu’au final, on se tape tranquillou la discute autour d’une bière à la troisième mi-temps, et ce quel que soit le résultat, a priori) Arbois-Champagnole, donc… Ou plutôt Champagnole-Arbois, vu que cette année, l’aller se déroule aux Aciéries. Des matchs qui ont toujours eu un goût intense de terroir jurassien. Une saveur particulière qui se retrouve pendant 80 minutes pendant lesquelles, personne ne veut rien lâcher.
En sortant les archives récentes, on constate un avantage Champagnole dans le bilan des confrontations : la dernière s’est d’ailleurs achevée par une défaite arboisienne à l’Ethole juste avant le confinement. Il est bien loin le temps du bouclier, les compteurs sont remis à zéro et c’est parti mon kiki.
Deux équipes défaites en première journée, une seule pour lancer sa saison (à moins d’un match nul) vae victis, comme dirait l’autre, audaces fortuna juvat, haré krishna et tout le toutime. On s’y met sans tarder parce que j’ai encore du boulot, bordel de merde.

Le match de la B

Notre ami amateur de peigne à douze dents revenait aux Aciéries avec l’espoir de s’y imposer sous d’autres couleurs. Pas rancuniers, ses anciens coéquipiers lui tapèrent le coup d’envoi directement dessus. En-avant, mêlée, hors-jeu, pénalité, essai. Pas de bol, et un bien mauvais enchaînement pour débuter un match. La réserve a décidément du mal à commencer les matchs, pour le moment. C’est un défaut qu’il faudra gommer, sans oublier de bien finir également.
En ce jour, il n’y a pas de mystère, et autant le dire tout de suite, les sangliers n’étaient pas dans le coup. Une pénalité vite ajoutée a laissé planer l’espoir, mais ce fut bref. Les locaux prirent le match à leur compte et ne laissèrent que quelques miettes. Dommage d’avoir encaissé tant de points, tout de même. Score final 31-3.
On pourra regretter les nombreux bobos qui se sont ajoutés à la défaite, ça ne simplifiera pas les choses. Cependant, il faudra bien se reprendre un jour. Je ne doute pas que ce jour viendra bientôt, mais vivement qu’il arrive, car mieux la réserve tournera, meilleure la première sera.

Le match de la première

Les blessures impactèrent aussitôt la A, car cela nous faisait un remplaçant en moins et ce avant même que le match débute. Ajoutons à cela un échauffement pas forcément brûlant, et on obtient une ambiance pré-match pas forcément sereine du point de vue d’un observateur extérieur. D’autant que ledit observateur sait par ailleurs que Champagnole n’a pas pour habitude de ne pas être au rendez-vous de ce genre de matchs. Mais comme de toute façon, on ne peut pas attendre que tout le monde soit dans un état jugé idéal pour faire un bon match, il fallut bien donner le coup d’envoi de ce premier Champagnole-Arbois depuis deux ans. Et ce fut une forme de soulagement pour le côté arboisien, car l’entame fut propre, et tout à l’avantage des rouge et noir. Il ne fallut que peu de temps pour ouvrir la marque : 0-3 après la pénalité marquée par Hugo. Il ne tarda pas à en ajouter une deuxième, et on en fut déjà à 0-6.
Champa ne se laissa pas impressionner, par cette entame canon et sut se reprendre avec brio. Après une percée nette, le 10 d’en face alla aplatir un essai, non transformé, 5-6. On l’a déjà vécu la semaine dernière, ce score, et inutile de rappeler que ça ce s’est pas bien terminé pour nous… Mais le moment n’était pas à la superstition. D’une part, parce que ce dimanche là, le soleil brillait sur les Aciéries, mais d’autre part (et surtout) parce que les arboisiens montraient un tout autre visage. Oublié l’échauffement en demi-teinte, et ce n’est pas fait pour nous déplaire.
Puisque tout ne peut pas être parfait, il y eut un nouvel essai champagnolais suite à une combinaison en touche rondement menée. Bon, d’habitude c’est plutôt notre marque de fabrique, mais admettons. Nous ne sommes pas jaloux. 12-6 après la transformation. On ne s’affole pas, du côté sanglier, et on laisse passer la pause, en se promettant de ne rien lâcher jusqu’au bout. Le match n’était pas du tout fini, et on sentait que l’on était encore dans le coup. Hugo n’est pas en parfaite réussite au pied, mais son homologue non plus, il faut en profiter, et arrêter de faire des fautes, pour ne pas se retrouver  encore en infériorité numérique dont Champagnole sut très bien tirer profit lors de leur deuxième essai.
Le temps passa, et toujours rien… et puis, au moment où l’on aurait pu commencer à s’inquiéter, la lumière vint. Elle illumina les sangliers qui à la suite d’un superbe enchaînement de passes, envoya l’gro’steve à dame. Essai en coin, et de fait non transformé, mais le score passe à 12-11, et d’un coup, ce n’est plus la même ambiance.
Champagnole subit un peu plus la pression, sans pour autant craquer de partout, mais Champagnole craque juste assez pour se faire pénaliser à plus de 40m. On se dit que face au vent, Hugo n’aurait pas à rougir de la louper, et que de toute façon, il reste encore assez de temps pour y retourner… Mais en fait, il la passa proprement, le con, et nous voilà en tête à moins de dix minutes de la fin, 12-14. Désireux d’éviter une cruelle défaite sur le fil, nous tînmes bon jusqu’au coup de sifflet final qui libéra tout le monde…
Eh ben mon colon, elle fait du bien, celle-là. On oublie un peu la claque montchaninoise, et on s’impose aux Aciéries pour la première fois depuis bien longtemps, aux dires des anciens. La fête fut belle pour le retour, même si Zonzon a reçu une plainte pour harcèlement sexuel de la part d’un squelette de pirate en plastique. Comme quoi, c’était pas une journée banale pour un sou.
Bilan forcément agréable malgré la défaite en lever de rideau, mais un nouveau défi s’approche avec la réception de l’US Dole pour le second « derby » du Jura. On a déjà hâte d’y être, mais attention à ne pas trop surfer sur l’euphorie de la victoire, restons humbles et concentrés, poil au nez.
On se retrouve à l’Ethole, sous le soleil j’espère.
On vous fait de gros bisous… oups, on vous a mis du rouge… et noir, bien sûr !

Rappel des scores

31-3 : défaite de la réserve
12-14 : victoire de la première.