De poteaux en cartons
Il y avait des nuages à l’horizon, en ce charmant petit dimanche matin. On a embarqué dans le bus en se disant : merde, avec notre veine, on va se prendre la saucée au beau milieu du match… Vous devez vous en douter, ça n’a pas loupé. Les intempéries ont d’ailleurs été la cause de quelques cocasses événements, mais avant de vous narrer toutes nos turpitudes en terres montchaninoises, je vais commencer par un très bref avertissement : il s’est passé des choses, ce dimanche. Il y a quelques discussions en cours ici et là, qui concernent entre autre l’accueil que les réservistes locaux ont réservé aux équipes premières, l’arbitrage et l’ambiance sur le terrain lors du match qui a suivi.
Avis à ceux qui seraient friands de plus de détails : vous ne les trouverez pas dans ce résumé, en particulier ceux concernant l’arbitrage, puisqu’en ce qui me concerne, seuls les autorités compétentes sont autorisées à émettre un quelconque jugement public envers les hommes en vert (et encore !). Il va de soi qu’aucun joueur, coach ou poète ne fait partie desdites autorités. Amis curieux, ne passez pas votre chemin pour autant, car il y a quand même des trucs intéressants. Sachez juste que ces résumés ne sont absolument pas là pour critiquer et/ou nourrir des polémiques qu’elles soient justifiées ou non. Il n’y aura que de la description qu’il serait idiot de certifier comme étant exacte, étant donné mon appétence pour la prose absurde confinant parfois au débile. Pour ceux qui ne connaissent pas déjà mon avis sur ces polémiques, il faudra m’offrir une bière et on pourra causer. Une pizza/kebab/choucroute, ça marche aussi, je ne suis pas bégueule. Rayez les mentions inutiles.
Et pour les petits malins qui me feront remarquer qu’il m’est déjà arrivé de me laisser légèrement emporter par les émotions dans l’un ou l’autre de mes résumés passés : je plaide coupable sans hésiter, et j’espère qu’on ne m’y reprendra plus. Mais on m’y reprendra certainement. Parce que voilà.
Bref, on était en déplacement à Montchanin, et compte tenu de nos nombreuses absences, on peut pas dire qu’on était en slip, mais on peut pas dire qu’on était en pantalon non plus. Disons en short long, et n’en parlons plus. Après, il ne faut pas non plus oublier que d’un point de vue rugby, nos effectifs limités nous ont souvent bien réussi.
Le match de la réserve
Le match aller s’était achevé par une victoire à domicile pour les arboisiens. Ce n’est cependant jamais gage de réussite pour le match retour. Les équipes sont souvent bien plus fortes à domicile, c’est bien connu.
Et effectivement, l’équipe locale donna une forte impression dès les premiers instants de la partie : les impacts sont bleu et blanc, et la fébrilité est rouge et noir. Les plaquages sont mal assurés, les ballons hauts sont mal négociés, on doit aller chercher une pelle pour déterrer Antoine après une percu mal reçue… Bref, c’est pas la joie. On voit des belles choses à chaque fois que le ballon est récupéré, mais on perd du terrain beaucoup trop vite à chaque turnover. En résumé, on subit.
Il faut une défense solidaire pour ne rien encaisser, et mieux encore, ouvrir le score. Hugo marque une pénalité : 0-3. La réaction des locaux ne se fait pas attendre ; les arboisiens encaissent un essai 10 minutes plus tard : 5-3. Sur le bord, on commence à se dire que malgré tout, on pourrait arriver à quelque chose si on reste impliqué en défense. Mais voilà, Seb le capitaine se blesse à l’épaule et disons les choses clairement et sans injure aucune envers les remplaçants, il n’y a pas vraiment de joueurs du même profil sur le banc. Mais bon, en bricolant, on peut arriver à quelque chose, il y a toujours moyen de se débrouiller. D’ailleurs, la baraque continue de tenir debout, même après sa sortie, le match se cadenasse. Malheureusement, la défense des rouge et noir craque juste avant la pause, avec une transformation en sus : 12-3 à l’heure des oranges.
Au bilan provisoire, la domination est montchaninoise, mais rien n’est perdu, en restant solidaire, les mouches peuvent très bien changer d’âne en seconde période.
Las, en ce qui concerne les points, il ne se passa pas grand chose pendant ce temps-là. On aperçut quelques cartons, des blancs, un jaune… et une technique au pied intéressante d’Alexis. Pas pour trouver des touches, mais plutôt pour sauver des essais. Il ne put cependant rien faire pour éviter celui de la 75ème minute. L’arrière bleu et blanc aplatit la balle en terre promise, et le score passa à 19-3 après la transformation. Cela ne bougea plus pendant 5 minutes, et ce 19-3 fut le score final.
Match difficile pour nos sangliers, en ce jour. Avec juste deux remplaçants, on le savait, il allait falloir se serrer les coudes. Les joueurs ont été vaillants, pour avoir tenu à 13 pendant presque toute la seconde mi-temps. Pour le coup, ça n’est pas passé. Tant pis, ça arrive. Il va falloir se reprendre face à Champagnole la semaine prochaine. Nul doute qu’à la maison, il y aura un effectif plus fourni.
Le match de la A
Et nous y voilà, les titulaires entrent sur le terrain sableux de Montchanin. Comme redouté, la pluie a fait son entrée aussi. Le temps de merde n’est pas encore là, mais au vu de la couleur du ciel, il est certainement sur le banc des remplaçants. En tout cas, les ailiers commencent à se dire qu’ils ne vont pas passer un bel après-midi.
Les premières minutes de la rencontre sont équitables. La possession est partagée, les défenses sont appliquées et ne laissent rien passer. Il faut attendre un quart d’heure pour trouver quelque chose de croustillant à se mettre sous la dent. Suite à une altercation, un double carton blanc est sorti. Les locaux prennent la pénaltouche. Les arboisiens contrent le lancer d’une claquette, mais la claquette est contrée par accident par un arboisien, et le contre est contré par un joueur de Montchanin. La gonfle finit dans les bras du pilar adverse, qui s’en va aplatir en coin. Essai un peu casquette rageant, mais au moins la transformation ne passe pas. 5-0. Bon, les essais de ce genre, ça existe, par contre, il faut réagir. Et nous réagîmes. Sur le site de la fédé, il est noté qu’un certain A. Le marqua un essai pour arbois, mais cela n’est que pur mensonge et propagande des indépendentistes bretons. Les petits malins auront déjà compris qu’il s’agissait de A. Le Goff, bien sûr. Le site de la fédé est certainement en manque de physique nucléaire, il se fait trop perturber par les particules. Même combat pour Y. Da dans le camp d’en face.
Mais revenons au plus important : pourquoi c’est pas mon nom, bordel ? C’est moi que j’l’ai marqué, celui-là ! Mon premier essai en A depuis deux ans (l’essai mystère contre Seurre ne compte pas). On m’a déjà piqué les résumés sur le Midol, et voilà qu’on me pique mon essai ?
Mon cher Alban, je te déteste, voilà.
Ça y est je t’ai pardonné, grand fou, va.
Bref, essai marqué, peu importe le joueur, et transformation réussie 5-7. Ça va mieux pour arbois. mais pas pour très longtemps, hélas. Montchanin commence à taper au pied pour mettre la pression. Quentin réceptionne mais se fait ceinturer à la glotte. Les esprits s’échauffent, dont celui de Max : double carton jaune, et pénalité retournée contre Arbois : 8-7. Les sangliers n’ont mené que dix minutes, et perdent peu à peu le fil du match. Peu de temps après, Pierre prend un carton blanc pour une faute dont je ne me rappelle pas la nature, nouvelle pénalité : 11-7 et la pause s’impose. Il y a eu plein de cartons, plein de vent, de la grêle, de la flotte et deux essais. Le sale temps, on connaît, mais c’est lassant, à la longue. En tout cas, une chose est sûre, il faut se ressaisir en deuxième période, et arrêter de fournir à Montchanin le bâton pour nous battre. Pas grand chose ne s’arrange après la pause, cependant, ni le temps, ni la nervosité. Les cartons continuent d’être distribués et Arbois continue de faire des cadeaux : un nouvel essai est encaissé : 16-7 et la transformation se fit longuement attendre, étant donné qu’un coup de vent impressionnant arracha la barre transversale des poteaux arboisien. Scène quelque peu surréaliste : il fallut rester chaud, ce qui n’arrive d’habitude que lorsqu’il faut appeler les pompiers.
Les réparations effectuées à grand renfort de fil de fer, la transformation fut passée : 18-7, et Arbois manqua salement son coup d’envoi et encaissa presque aussitôt un essai, ce qui constitua le tournant définitif de la rencontre: 25-7 après la transformation.
Ceci dit, les arboisiens restèrent déterminés et repartirent de l’avant, mais la défense des locaux était en place : dix minutes à jouer et plus guère d’enjeu, si ce n’est le bonus offensif pour les locaux. Ils l’obtinrent sur l’ultime attaque arboisienne, suite à une interception réussie. 32-7 après la transformation, score final, et réalisme maximal pour des montchaninois qui ne s’étaient pourtant pas montré aussi dangereux que d’autres équipes sur leurs ballons d’attaque. Dommage, mais ça arrive. On a déjà gagné de la sorte, et une victoire reste une victoire, même si la manière n’a rien de flamboyant. Du reste, on était pas parti pour faire un match avec de grandes envolées, au vu du temps…
Alors voilà, on ne méritait certainement pas un score aussi lourd, mais ça aussi, ça arrive. D’ailleurs, quand on voit d’où on vient, et où on en est cette saison, il n’y a pas de quoi perdre le sourire, on reste troisième avec une marge intéressante vis-à-vis des matchs qu’il nous reste à faire. Les chœurs de l’armée rouge et noir ont retenti dans le bus. On a fait la connaissance des trois orfèvres et on a retrouvé de vieux amis : le grand vicaire et autres chasseurs en goguettes. Avec une bière fraîche à la main, et un verre de vin dans l’autre, c’était chouette, oui.
Il faudra faire mieux la semaine prochaine pour la réception de Champa, mais comme je l’ai déjà dit, on aura au moins des effectifs plus fournis, a priori.
Après, faut pas déconner, on va pas tout faire tous seuls, il va falloir que vous nous aidiez, et que vous nous déclenchiez une tempête supportrice derrière les barrières. On compte sur vous plus que jamais.
Pour finir, on m’a réclamé des contrepèteries, donc j’en ai inventé deux, à moins que quelqu’un les ai déjà trouvée :
Il ne faut pas confondre les peines et les ruts
Il y a une mère de Pigalle sous la calotte de la murie (celle-là je l’aime bien, on entends que c’est une contrepèterie)
Les scores : défaite de la réserve 19-3, défaite de la A 32-7