La Rubrique du poète est de retour pour la rencontre entre la réserve de l’U.S.Arbois et de le R.C.Morez, ainsi que l’équipe première et le C.A.Pontarlier Rugby le samedi 5 septembre !
J’veux du cuir
Oui, j’veux du cuir, et sans moustache, de préférence, si ça ne vous fait rien. Le cuir, pour ceux qui ne sont pas au fait du jargon rugbystique parfois un peu opaque, c’est la même chose que la gonfle. Le ballon, quoi… Du cuir, on n’en a pas beaucoup vu, ces derniers temps. On était lancé plein badin vers la fin de saison, avec en point de mire un podium accrochable, et éventuellement, des championnats de France, allez savoir… Et après cela, la journée des copains, cette chouette fête pour célébrer la fin de la saison, et l’arrivée des beaux jours. Tout allait bien…
On entendait d’étranges rumeurs, untel aurait fauté avec un pangolin, ou en fait non, une chauve-souris. Mais on se sentait loin de tout ça, un peu comme si le nuage de Tchernobyl était resté à nos frontières pour monter la garde, et cramer la gueule – fut elle couronnée – du virus, au cas où il aurait été assez con pour s’en venir voir par chez nous si l’herbe y était plus verte.
C’était un peu bête. C’était comme le caprice d’un enfant au restaurant des micro-organisme, s’écroulant en pleurant « Naaan, j’veux pas du coronaaaa ! »
Oui, mais voilà, les micro-organismes, et la science en général, se foutent complètement de nos émotions. En leur temps, certains étaient outrés que l’on viennent leur rebattre les oreilles de cette ridicule histoire de Terre qui tournait. En leur temps, certains se sont vu beaucoup trop beau pour être considéré de la même famille que les singes. Oui, mais… Eppur si muove, comme l’aurait dit Galilée… Et si l’on compare un bonobo qui se gratte les couilles, au français lambda devant un match à la télé, on ne peut que noter une étrange ressemblance… Bref, qu’on le veuille ou non, le corona est arrivé, et de facto, le rugby est parti. Il nous a fallu prendre notre mal en patience en attendant son retour. Et par retour, j’entends le retour du rugby total, pas celui des entraînements sans ballon, limite en tenue étanche. Bon, je rigole un peu, à ce propos, c’était pas le sommet du fun, mais au moins on s’est revu, et ça nous a fait le plus grand bien.
Et enfin, nous avons appris le retour du Rugby, le vrai Rugby, avec des gros cinq, des gros culs, woho ! Et on s’est rendu compte qu’avec la neutralisation de la saison précédente, il n’y aurait point de champion Promotion Honneur 2020… Le bouclier resterait donc en garage mort dans le local pour une année encore ! C’est un peu idiot, mais j’avoue que cette pensée m’a tiré un sourire, ce qui en cette période morose, valait son pesant en cacahuètes. Alors certes, on n’était pas sorti de la mouise pour autant, car le corona était toujours là, il nous guettait, prêt à nous pourrir la vie à la première occasion. Exit donc le premier match de préparation contre l’EMBAR, et pour tout dire, le match suivant prévu contre la réserve de Pontarlier a eu chaud au fesses. Finalement, et à notre grand bonheur, les réservistes pontissaliens ont pu se déplacer, pour se joindre à nous, et à Morez, pour un bel après-midi de Rugby en terre arboisienne. Au programme donc ce dimanche : La réserve de l’USA contre Morez, et l’USA contre la réserve du CAP Rugby.
Réserve USA vs Morez
On avait prévu un match tout ce qu’il y avait de plus normal, quoique légèrement raccourci. Mais piégé par le rythme étrange de cette nouvelle année rugbystique, Morez ne comptait pas suffisamment de joueurs licenciés pour que monsieur l’arbitre consente à arbitrer un match total. Il fallut donc choisir entre ne rien faire, et jouer à toucher. Le choix fut rapide. Si la buvette avait été ouverte, le choix aurait peut être été un chouïa plus difficile, remarquez, mais corona oblige, les tireuses resteraient muettes pendant les rencontres. Nous jouâmes donc à toucher : deux mi-temps de 20 minutes, toucher deux mains au niveau du short pour stopper les bonshommes. Ni mauls ni rucks, bien sûr, et un étayage obligatoire avant de relayer. Ok, alors c’est parti mon kiki. Ce n’était certes pas du rugby total, mais le spectacle fut néanmoins plaisant. Les deux équipes jouèrent le jeu, sans rechigner, et un bon jeu, qui plus est. Arbois se concentra pour installer une belle circulation de ballon. Peu de franchissements, certes, mais on était là pour bosser.
Bien entendu, tout ne fut pas d’une propreté exemplaire, et Morez sut exploiter les petites scories qui émaillèrent les passes arboisiennes. Comme leur jeu à eux était fort loin d’être dégueulasse, il exploitèrent tant et si bien qu’ils furent les premier à scorer, bien aidés il est vrai, par Polo, ayant confondu short et t-shirt, et s’étant arrêté après avoir cru toucher. 0-7 après transformation.
C’est un peu bête comme essai, mais bon… L’ami Polo avait tellement envie de jouer normalement, il a eu un peu de mal à s’adapter, ce qui n’est pas bien grave. N’empêche qu’il va falloir marquer pour recoller, maintenant ! Parce que amical ou pas, toucher ou pas, il faut quand même rester compétitif. On est là pour jouer, mais aussi pour gagner. La réplique ne se fit pas trop attendre, et Léni ne tarda pas à prendre un intervalle pour marquer. 7-7 après transformation.
Et puis ce fut la mi-temps, et du point de vue du score, ce fut pour ainsi dire la fin du match. Les changements opérés n’eurent que peu d’influence, mais il faut dire que le toucher à XV ne laisse que peu d’espaces. Et il faut aussi dire que Morez joua très bien le coup. Bref, égalité à la fin de la foire. On se quitte bons amis, et il faut bien l’avouer, on s’est quand même bien amusé. C’était peut être du rugby toucher, mais c’était du rugby ; mon amour de Rugby. Rugby à Morez mio, comme le disent nos charmants voisins transalpins.
USA vs Réserve de Pontus
Le match démarra plus tard que prévu, mais il démarra tout de même, et quelque part, ce n’était pas un mal, car jouer sous le cagnard, ce n’est pas une sinécure. Le rugby ça tient chaud, comme le dit la chanson, mais dans tous les sens du terme. Bref, le coup d’envoi fut sifflé, enfin. Plus qu’un simple coup d’envoi, cela sonnait comme le coup d’envoi de la saison. Arbois commença mieux la partie que les visiteurs. les rouge et noir imposèrent leur rythme et ne tardèrent pas à trouver une touche intéressante, pas trop loin de l’en-but pontissalien. Depuis quelques saisons, il est admis que la touche est un de nos points forts. Après cette longue pause sanitaire, allions nous pouvoir briller à nouveau dans ce domaine ?
Propulsé tel une fusée dans le ciel de la Guyane, Gabin ouvrit les deux bennes qui lui font office de main pour capter le ballon et retrouva la terre ferme. Ce fut un peu chaotique, désaxé de partout, le maul acheva tout de même sa course en terre promise. Appelons ça un essai collectif de Gabin. 5-0, la transformation passant à côté des poteaux.
Bon début de match des sangliers arboisiens. La défense fait le taf, l’attaque est sérieuse sans forcément être flamboyante. Pour le moment, tout va bien madame la marquise. Mais nous commîmes alors l’erreur de tomber dans le rythme adverse, et tout se délita peu à peu. La pression changea de camp, Arbois passa de chasseur à chassé et ne put rien faire pour éviter un essai en force des visiteurs. 5-5 pas de transformation non plus.
Arbois tenta de se reprendre. Une possession de balle bien jouée nous amena jusqu’aux 22 adverses, dans lesquels un joueur de Pontarlier se rendit coupable d’un plaquage retourné sur Alban. Il s’ensuivit une pénaltouche qui s’acheva en eau de boudin. Pontarlier reprit la main, et retourna au charbon. Les visiteurs marquèrent un nouvel essai, malgré leur infériorité numérique. 5-10, et cela fut tout pour la première mi-temps.
Pas de doute, ça pique fort. Mais ça fait du bien d’avoir mal de nouveau, paradoxalement. Par ailleurs, rien n’est perdu pour le moment, il n’y a que 5 ponts d’écart, et si nous parvenions à remettre notre empreinte sur le jeu, tout était possible. Quelques changements eurent lieu, et en avant Guingamp. Las, Pontarlier nous joua un superbe coup de pied de renvoi récupéré. Quelques jolis off-loads plus tard, et ce fut la ligne de craie. 5-17 après transformation.
Sonnés, les arboisiens accusèrent le coup et se mirent à stagner dans leurs travers trop frontaux. On vit certes Alban en culbuter plus d’un, mais cela ne suffisait pas à déstabiliser la solide ligne de défense pontissalienne. Je dois bien avouer, j’ai oublié de compter les essais, mais il me semble que Pontarlier en marqua trois ou quatre supplémentaires. Si quelqu’un a compté, je l’encourage à le faire savoir. Dans les dix dernières minutes de la rencontre, Arbois se reprit. Une belle percée sur la droite du terrain s’acheva dix mètres avant l’en-but. Mais Steve prit le relais et alla marquer en force. 12-30 environ après la transformation.
Nous crûmes bien avoir le dernier mot, mais Pontarlier parvint à marquer un nouvel essai pour conclure les débats. 12-37, disons, ce qui n’est pas une branlée, mais ressemble quand même à une belle rouste. Mais nous ne retiendrons pas le score, nous retiendrons les points positifs et négatifs, nous insisterons sur les premiers, et tâcherons de corriger les seconds. Et puis… Merde ! On a rejoué au Rugby, tout de même ! Ce n’est pas rien ! et re-merde ! Je retrouve ma plume ! Je ne vous raconte pas où je l’avait laissée, pour ne pas heurter la sensibilité des plus jeunes. Il paraît que les résumés étaient très attendus, mais par moi aussi. Vous m’avez manqué. Puisse cette saison se poursuivre le plus longtemps possible, on en a gros.
Rappel des scores :
7-7 en réserve, et une voix enrouée pour l’arbitre, après avoir plus crié « Touché » que pendant un TP de proctologie.
12-37 à peu près pour l’équipe première, l’arbitre ayant eu le temps de reprendre de la voix.
Et puisqu’on en est à la reprise des bonnes habitudes, voici deux contrepèteries :
La philantropie de l’ouvrier charpentier
Le pont du quai
Elles ne sont pas de moi, mais elles sont gratuites.
Bises poilues.