La Rubrique du Poète : U.S.Arbois rencontre l’A.S.Autun

Honneur à la réserve

Florian Maire est un homme comme les autres, avec ses amis, ses amours et ses emmerdes. Mais comme tout être humain commun, il a aussi des rêves. Les rêves sont une force motrice non négligeable sur la personne humaine. Ils peuvent faire voyager très loin, vers des horizons parfois radicalement différents de la verte prairie de notre zone de confort. À l’heure où un sauteur à ski se reconvertit au cyclisme pour (presque) gagner le tour de France, personne n’en doutera. Désireux donc d’explorer d’autres sports que le poussage de cailloux, Florian Maire délaissa le football pour aller taquiner la balle ovale.
Il n’y a là rien d’absurde, se disait-il. Après tout, ma vivacité, ma vitesse, ma technique au pied, ainsi que ma modestie ne sauraient les laisser de marbre. Ignorant donc les bougonnements maternels, Florian Maire s’en alla essayer le Rugby. Tout allait bien se passer. Quelques semaines plus tard, le chirurgien n’en croyait pas ses yeux.
– Alors pour être honnête, les contusions n’ont rien d’extraordinaire ; les bleus, les bosses, tout ça, c’est très commun… Le pied qui a doublé de volume, passe encore… Mais les côtes flottantes qui ressortent par les oreilles, je dois avouer qu’en trente ans de carrière, je n’avais jamais vu ça ! Vous m’entendez, monsieur Maire ? Clignez des yeux, si vous m’entendez ! Oui ? Parfait. Bon, ceci dit, il n’y a là rien de dangereux pour votre vie, tant que vous n’éternuez pas trop fort… Et si ça peut vous redonner le sourire, dîtes vous qu’avec votre genou retourné, vous pourrez vous gratter le nez avec les orteils, le temps que vos fractures aux doigts guérissent… Allez, on se revoit au bloc, monsieur Maire, le docteur Le Goff, votre anesthésiste, va bientôt passer vous voir. Et le praticien s’en fut d’un pas pressé, loin de ce tas de plâtre et de bandelettes qui l’effrayait quelque peu. Il laissa seul un Florian Maire vaguement contrarié par la tournure des événements. Sa mâchoire étant restée sur le terrain, il ne put s’exprimer sa pensée que dans le silence de son esprit.
– Putain, mais qu’est-ce que je fous là, moi ?
Mais non, je rigole, il s’est pas retourné le genou. Bref, trêve de plaisanterie, avant que toutes les mères de France et de Navarre n’aille retirer manu militari leur gamin(e)s de l’école de Rugby, tout ceci n’est que fiction, si ce n’est l’ultime tirade de notre ami Florian ainsi que son pied hypertrophié. C’est vilain de rire des malheurs d’autrui, je sais, mais nous sommes des sangliers, et les truies, ça nous connaît.
Rebref, continuez à faire du Rugby, même si vous venez de la danse classique, et si d’aventure cela ne vous plaît pas, continuez à faire du sport, votre corps vous remerciera. Et ne mangez pas trop gras, ni trop salé, ni trop sucré. Sauf si c’est un mont d’or chaud avec de la charcut’ et un bon verre de blanc, là aussi, votre corps vous remerciera (si si). Bien, ceci dit, revenons un instant à la vie réelle de la réalité véritable : il y avait un petit quelque chose qui recommençait ce dimanche… Qui a dit la saison du mont d’or ? Te caches pas, Camille, on sait que c’est toi ! Et tu es en retard de dix jours ! Non, non, du coup, pas le Mont d’or… Un je ne sais quoi avec un ballon ovale et des bourguignons… Oui ! Vous avez deviné ! C’est une nouvelle saison rugbystique qui a commencé !
Nouvelles têtes, nouveaux shorts, nouvelles chaussettes, très fiers, on les porte, et c’est parti pour la fête. L’exercice tronqué de la saison dernière avait vu des arboisiens euphoriques accrocher le podium, mais la vérité d’une saison n’est pas nécessairement la vérité de la suivante. Ainsi c’est avec l’objectif du maintien que les sangliers ont effectué leur préparation estivale. Le seul match de préparation que nous avons pu effectuer n’ayant pas pu gommer toutes les imprécisions de notre groupe, somme toute, en reconstruction, nous nous sommes déplacés chez le promu Autunois sans trop savoir ce que nous allions y trouver. Premier bémol, il n’y eut pas besoin de faire trop d’efforts pour pratiquer la distanciation sociale dans le bus : criant manque d’effectif pour préparer deux matchs. C’est ennuyeux, pour être poli. Tant pis, il va falloir faire avec. Promu ou pas, ça va piquer.

Le match de la réserve

Paradoxalement, le groupe des réservistes est peut être celui qui a le plus de vécu rugbystique. En effet, il y eut le toucher face à Morez, et un entraînement dirigé face à Censeau pour s’aguerrir, là où la première n’eut « que » la réserve de Pontarlier pour se préparer à la reprise. De là à dire que nos réservistes partaient favoris, sans doute pas, tant nous avancions dans le flou. Bon, tout de même, nous avions un troisième ligne de 130 kilos… Non pardon, une troisième ligne qui pesait en tout 130 kilos à eux trois. Juju Crinquand, Arthur Barboux et Léon Vuillet, excusez du peu, mais c’est quand même une troisième ligne de choc. Il n’y avait que Léon pour y apporter un peu de gras, c’est dire ! Tout fous le camp, pauvres gens ! Enfin bon… En regardant le reste de l’effectif, on se dit quand même qu’il y a des bonnes individualités, et qu’il y a de quoi faire un bon match.
Le début de la rencontre à de quoi nous donner raison. Quelques grains de sable viennent enrayer la machine de temps en temps, mais elle a l’air de bien tourner… Antoine file à l’essai après un bon mouvement collectif, et Barquette se charge de convertir, avec succès. 0-7
Les locaux se défendent plutôt bien et tirent parti des erreurs arboisiennes. Ils ne tardent pas à réduire le score. 3-7. Vexé, Barquette réplique 3-10
Vexés, les Autunois répliquent avec un essai transformé. 10-10
Barquette ne réplique pas, cette fois, mais on peut supposer qu’il était quand même vexé. Léon, tout juste revenu d’un carton jaune, crocheta dans la défense, et alla marquer en solitaire 10-17 après transformation.
Les points arboisiens fusent, mais Autun ne se laisse pas distancer et égalise à nouveau 17-17
La mi-temps approche, et les arboisiens ont un peu de mal à trouver les intervalles gagnants. Il manque un peu de précision dans la dernière passe, mais à part ça, le match semble tout à fait dans leurs cordes. La preuve, Pierre Revelon parvient à marquer en force juste avant la pause. 17-22
Le trou n’est pas fait, mais les arboisiens semblent dominer la rencontre. Il ne faut surtout pas se relâcher, car les Autunois ne sont pas bien loin. À la reprise, les sangliers repartent du bon sabot, et Tim, alias Slip-Man, s’en va planter un essai en bout de ligne. La conversion est assurée : 17-29 et là on commence à se dire que ça sent bon, mais les Autunois n’entendent pas cette odeur de cette oreille, ils ripostent vaillamment et recollent 24-29 après un essai transformé. Cette réaction fut cependant leur chant de cygne, car les arboisiens ne laissèrent plus rien passer. Gabin marqua à l’aide des en-avants dans l’en-but dont il a le secret : essai de pénalité. 17-36
Le confrère fouteux de Florian (lequel était depuis longtemps déjà sorti en boitillant sur un pied en forme de montgolfière), Bastien, alias la toile de maître sur pattes, y alla également de son essai. Polo en fit de même à peine rentré sur le terrain, et Enzo apporta une conclusion aux débats : 24-43, puis 24-50, puis 24-55 en l’absence de transformation. L’officiel siffla ensuite la fin de la foire, et il fut temps de compter les bouses. Très beau match de nos réservistes : ils furent nombreux à se mettre en valeur : Mika et Tom, particulièrement. Camille et sa claquette aussi, mais avait-on vraiment envie de voir ça ? La question se pose…
Au final, le bonus est pris, et bien pris, et tout l’effectif aura pu se rassurer. C’est très bien, et il y a de quoi donner des idées à l’équipe première.

Le match de la première

L’effectif de l’équipe fanion était loin d’être dégueulasse, lui aussi, mais un peu dégarni au niveau du banc, hélas. Nous allions devoir faire les 80 minutes sans un seul remplaçant frais, et sans Florian, puisque la bosse sur son pied a tellement gonflé, qu’elle vient d’inventer la roue et de déclarer son indépendance. Pas le droit à l’erreur, donc. Pas de fautes et de cartons jaunes, donc… 12 minutes plus tard, Autun menait 9-0, gavé des pénalités arboisiennes.
Oui, je sais, on a vu mieux, comme début de match. D’autant que Léni venait de se faire envoyer au frigo, la faute aux fautes répétées (jeu de mots intéressant, non ?). Les rouge et noir tinrent bon, à XIV contre XV, et le retour de Léni coïncida, (purement par hasard) avec une réaction arboisienne : 9-3 après une pénalité marquée par Hugo.
Deux minutes plus tard, les locaux répliquaient avec un essai en force, mais écopaient peu après à leur tour d’un carton jaune et se retrouvaient alors en difficulté. Neuf minutes plus tard, une pénaltouche à cinq mètres de leur en-but venaient les embarrasser. Nous testâmes alors à l’occasion notre fameuse combinaison surprise : le lob du sauteur pour le couillon en couverture juste derrière le bloc.
Ce fut le jour de chance du couillon en question : héritant de la gonfle avec un boulevard s’étalant devant lui, il s’élança avec une lenteur caractéristique, résista au défenseur qui se replaçait en catastrophe et tendit les bras pour aplatir de justesse. Oui, ce couillon, c’était mézigue, vous avez deviné. Mais c’était facile, la lenteur était un gros indice. Cerise sur le gâteau, je viens de vérifier, et cette fois, c’est bien mon nom qui apparaît sur le site de la ffr. Non mais.
16-10 après la transformation de Hugo, et il n’y eut rien de neuf avant l’heure de la pause. Si ce n’était un regain de forme de nos sangliers. Les mouches avaient l’air de changer d’âne, comme qui dirait.
Un deuxième carton jaune pour les locaux nous confortèrent dans cet avis, mais nous ne sûmes pas en profiter. Une maladresse sur une pénaltouche avec essai en sus qui nous tendait les bras, et nous fûmes renvoyé dans notre camp. Hugo reçut à son tour un carton jaune et le score passa à 19-10.
Tout alla de mal en pis. Essai de pénalité à la 53ème 26-10, et 10 minutes plus tard, Nino recevait un carton rouge pour contestation. Sincèrement, ce fut à la surprise générale. Les locaux sécurisèrent le score : 29-10
Puis, ils gérèrent le reste de la rencontre, contenant nos ultimes assauts et nos dernières forces dans la bataille. Le score ne bougea plus. Il y eut une dernière pénaltouche dans le camp arboisien, une dernière offensive autunoise qui s’acheva sur un en-avant. L’arbitre siffla une dernière fois et la poussière put retomber sur le terrain. Bon, au moins, on ne les a pas laissé prendre le bonus, ce qui est une maigre consolation.
Pour le reste, la discipline a failli, et les rouge et bleu en ont parfaitement profité. Bravo à eux, ils ont pris le match par le bon bout. Tout le contraire de nous, en somme. Certains seraient prompt à faire des reproches à l’arbitre, mais le fait est que les 10 commandements du chef s’appliquent ici : l’arbitre à toujours raison. Et du reste, la majorité des pénalités encaissées l’ont été sur des fautes indiscutables. Quoiqu’on en dise nous sommes les premiers coupables de cet échec. Il va falloir se reprendre la semaine prochaine, à la maison, face à Montceau les mines, mais ce ne sera pas de la tarte, loin de là. N’oublions pas qu’ils ont battu Montchanin. Comme quoi, les promus montrent les dents.
Bon, ceci dit, il n’est pas question de tomber dans la sinistrose : voyons cette déconvenue comme une leçon, nous sommes loin d’être prêts, et il nous faut retourner bosser et garder notre envie intacte. Oui, retrouver de l’effectif aussi, mais surtout, rendre honneur à la réserve qui a glané une très belle victoire à l’extérieur.
Restons optimistes, ce qui est fait est fait : « C’est comme ça » comme le chantait l’amie Catherine. Ce n’est que le début de la saison, nous devons, et nous allons faire mieux.

Les scores :

24-55 pour la réserve : belle victoire.
29-10 pour la première, triste défaite
Les contrepèteries, des faciles, aujourd’hui
Un fute de pion
La pente brûle

Le retour de la Rubrique du poète

La Rubrique du poète est de retour pour la rencontre entre la réserve de l’U.S.Arbois et de le R.C.Morez, ainsi que l’équipe première et le C.A.Pontarlier Rugby le samedi 5 septembre !

J’veux du cuir

Oui, j’veux du cuir, et sans moustache, de préférence, si ça ne vous fait rien. Le cuir, pour ceux qui ne sont pas au fait du jargon rugbystique parfois un peu opaque, c’est la même chose que la gonfle. Le ballon, quoi… Du cuir, on n’en a pas beaucoup vu, ces derniers temps. On était lancé plein badin vers la fin de saison, avec en point de mire un podium accrochable, et éventuellement, des championnats de France, allez savoir… Et après cela, la journée des copains, cette chouette fête pour célébrer la fin de la saison, et l’arrivée des beaux jours. Tout allait bien…

On entendait d’étranges rumeurs, untel aurait fauté avec un pangolin, ou en fait non, une chauve-souris. Mais on se sentait loin de tout ça, un peu comme si le nuage de Tchernobyl était resté à nos frontières pour monter la garde, et cramer la gueule – fut elle couronnée – du virus, au cas où il aurait été assez con pour s’en venir voir par chez nous si l’herbe y était plus verte.
C’était un peu bête. C’était comme le caprice d’un enfant au restaurant des micro-organisme, s’écroulant en pleurant « Naaan, j’veux pas du coronaaaa ! »

Oui, mais voilà, les micro-organismes, et la science en général, se foutent complètement de nos émotions. En leur temps, certains étaient outrés que l’on viennent leur rebattre les oreilles de cette ridicule histoire de Terre qui tournait. En leur temps, certains se sont vu beaucoup trop beau pour être considéré de la même famille que les singes. Oui, mais… Eppur si muove, comme l’aurait dit Galilée… Et si l’on compare un bonobo qui se gratte les couilles, au français lambda devant un match à la télé, on ne peut que noter une étrange ressemblance… Bref, qu’on le veuille ou non, le corona est arrivé, et de facto, le rugby est parti. Il nous a fallu prendre notre mal en patience en attendant son retour. Et par retour, j’entends le retour du rugby total, pas celui des entraînements sans ballon, limite en tenue étanche. Bon, je rigole un peu, à ce propos, c’était pas le sommet du fun, mais au moins on s’est revu, et ça nous a fait le plus grand bien.

Et enfin, nous avons appris le retour du Rugby, le vrai Rugby, avec des gros cinq, des gros culs, woho ! Et on s’est rendu compte qu’avec la neutralisation de la saison précédente, il n’y aurait point de champion Promotion Honneur 2020… Le bouclier resterait donc en garage mort dans le local pour une année encore ! C’est un peu idiot, mais j’avoue que cette pensée m’a tiré un sourire, ce qui en cette période morose, valait son pesant en cacahuètes. Alors certes, on n’était pas sorti de la mouise pour autant, car le corona était toujours là, il nous guettait, prêt à nous pourrir la vie à la première occasion. Exit donc le premier match de préparation contre l’EMBAR, et pour tout dire, le match suivant prévu contre la réserve de Pontarlier a eu chaud au fesses. Finalement, et à notre grand bonheur, les réservistes pontissaliens ont pu se déplacer, pour se joindre à nous, et à Morez, pour un bel après-midi de Rugby en terre arboisienne. Au programme donc ce dimanche : La réserve de l’USA contre Morez, et l’USA contre la réserve du CAP Rugby.

Réserve USA vs Morez

On avait prévu un match tout ce qu’il y avait de plus normal, quoique légèrement raccourci. Mais piégé par le rythme étrange de cette nouvelle année rugbystique, Morez ne comptait pas suffisamment de joueurs licenciés pour que monsieur l’arbitre consente à arbitrer un match total. Il fallut donc choisir entre ne rien faire, et jouer à toucher. Le choix fut rapide. Si la buvette avait été ouverte, le choix aurait peut être été un chouïa plus difficile, remarquez, mais corona oblige, les tireuses resteraient muettes pendant les rencontres. Nous jouâmes donc à toucher : deux mi-temps de 20 minutes, toucher deux mains au niveau du short pour stopper les bonshommes. Ni mauls ni rucks, bien sûr, et un étayage obligatoire avant de relayer. Ok, alors c’est parti mon kiki. Ce n’était certes pas du rugby total, mais le spectacle fut néanmoins plaisant. Les deux équipes jouèrent le jeu, sans rechigner, et un bon jeu, qui plus est. Arbois se concentra pour installer une belle circulation de ballon. Peu de franchissements, certes, mais on était là pour bosser.

Bien entendu, tout ne fut pas d’une propreté exemplaire, et Morez sut exploiter les petites scories qui émaillèrent les passes arboisiennes. Comme leur jeu à eux était fort loin d’être dégueulasse, il exploitèrent tant et si bien qu’ils furent les premier à scorer, bien aidés il est vrai, par Polo, ayant confondu short et t-shirt, et s’étant arrêté après avoir cru toucher. 0-7 après transformation.

C’est un peu bête comme essai, mais bon… L’ami Polo avait tellement envie de jouer normalement, il a eu un peu de mal à s’adapter, ce qui n’est pas bien grave. N’empêche qu’il va falloir marquer pour recoller, maintenant ! Parce que amical ou pas, toucher ou pas, il faut quand même rester compétitif. On est là pour jouer, mais aussi pour gagner. La réplique ne se fit pas trop attendre, et Léni ne tarda pas à prendre un intervalle pour marquer. 7-7 après transformation.

Et puis ce fut la mi-temps, et du point de vue du score, ce fut pour ainsi dire la fin du match. Les changements opérés n’eurent que peu d’influence, mais il faut dire que le toucher à XV ne laisse que peu d’espaces. Et il faut aussi dire que Morez joua très bien le coup. Bref, égalité à la fin de la foire. On se quitte bons amis, et il faut bien l’avouer, on s’est quand même bien amusé. C’était peut être du rugby toucher, mais c’était du rugby ; mon amour de Rugby. Rugby à Morez mio, comme le disent nos charmants voisins transalpins.

USA vs Réserve de Pontus

Le match démarra plus tard que prévu, mais il démarra tout de même, et quelque part, ce n’était pas un mal, car jouer sous le cagnard, ce n’est pas une sinécure. Le rugby ça tient chaud, comme le dit la chanson, mais dans tous les sens du terme. Bref, le coup d’envoi fut sifflé, enfin. Plus qu’un simple coup d’envoi, cela sonnait comme le coup d’envoi de la saison. Arbois commença mieux la partie que les visiteurs. les rouge et noir imposèrent leur rythme et ne tardèrent pas à trouver une touche intéressante, pas trop loin de l’en-but pontissalien. Depuis quelques saisons, il est admis que la touche est un de nos points forts. Après cette longue pause sanitaire, allions nous pouvoir briller à nouveau dans ce domaine ?

Propulsé tel une fusée dans le ciel de la Guyane, Gabin ouvrit les deux bennes qui lui font office de main pour capter le ballon et retrouva la terre ferme. Ce fut un peu chaotique, désaxé de partout, le maul acheva tout de même sa course en terre promise. Appelons ça un essai collectif de Gabin. 5-0, la transformation passant à côté des poteaux.

Bon début de match des sangliers arboisiens. La défense fait le taf, l’attaque est sérieuse sans forcément être flamboyante. Pour le moment, tout va bien madame la marquise. Mais nous commîmes alors l’erreur de tomber dans le rythme adverse, et tout se délita peu à peu. La pression changea de camp, Arbois passa de chasseur à chassé et ne put rien faire pour éviter un essai en force des visiteurs. 5-5 pas de transformation non plus.

Arbois tenta de se reprendre. Une possession de balle bien jouée nous amena jusqu’aux 22 adverses, dans lesquels un joueur de Pontarlier se rendit coupable d’un plaquage retourné sur Alban. Il s’ensuivit une pénaltouche qui s’acheva en eau de boudin. Pontarlier reprit la main, et retourna au charbon. Les visiteurs marquèrent un nouvel essai, malgré leur infériorité numérique. 5-10, et cela fut tout pour la première mi-temps.

Pas de doute, ça pique fort. Mais ça fait du bien d’avoir mal de nouveau, paradoxalement. Par ailleurs, rien n’est perdu pour le moment, il n’y a que 5 ponts d’écart, et si nous parvenions à remettre notre empreinte sur le jeu, tout était possible. Quelques changements eurent lieu, et en avant Guingamp. Las, Pontarlier nous joua un superbe coup de pied de renvoi récupéré. Quelques jolis off-loads plus tard, et ce fut la ligne de craie. 5-17 après transformation.

Sonnés, les arboisiens accusèrent le coup et se mirent à stagner dans leurs travers trop frontaux. On vit certes Alban en culbuter plus d’un, mais cela ne suffisait pas à déstabiliser la solide ligne de défense pontissalienne. Je dois bien avouer, j’ai oublié de compter les essais, mais il me semble que Pontarlier en marqua trois ou quatre supplémentaires. Si quelqu’un a compté, je l’encourage à le faire savoir. Dans les dix dernières minutes de la rencontre, Arbois se reprit. Une belle percée sur la droite du terrain s’acheva dix mètres avant l’en-but. Mais Steve prit le relais et alla marquer en force. 12-30 environ après la transformation.

Nous crûmes bien avoir le dernier mot, mais Pontarlier parvint à marquer un nouvel essai pour conclure les débats. 12-37, disons, ce qui n’est pas une branlée, mais ressemble quand même à une belle rouste. Mais nous ne retiendrons pas le score, nous retiendrons les points positifs et négatifs, nous insisterons sur les premiers, et tâcherons de corriger les seconds. Et puis… Merde ! On a rejoué au Rugby, tout de même ! Ce n’est pas rien ! et re-merde ! Je retrouve ma plume ! Je ne vous raconte pas où je l’avait laissée, pour ne pas heurter la sensibilité des plus jeunes. Il paraît que les résumés étaient très attendus, mais par moi aussi. Vous m’avez manqué. Puisse cette saison se poursuivre le plus longtemps possible, on en a gros.

Rappel des scores :
7-7 en réserve, et une voix enrouée pour l’arbitre, après avoir plus crié « Touché » que pendant un TP de proctologie.

12-37 à peu près pour l’équipe première, l’arbitre ayant eu le temps de reprendre de la voix.

Et puisqu’on en est à la reprise des bonnes habitudes, voici deux contrepèteries :

La philantropie de l’ouvrier charpentier

Le pont du quai

Elles ne sont pas de moi, mais elles sont gratuites.

Bises poilues.