La rubrique du Poète

Histoire de promus

Salut salut, le revoilà ! Je sais ce que vous vous dites maintenant : « Chic, finalement il y a un résumé ! Il s’est repenti de ses moches paroles de la semaine dernière… » …. Sauf que non, manque de bol, c’est le remplaçant. La loose. Le poète déménage, par conséquent il n’a pas pu participer aux joutes de ce dimanche bourguignon. C’est donc un remplaçant promu scribe qui s’y colle.
Alors vous n’êtes pas obligés de tout lire, et je vous comprendrais, même moi je sens déjà mon attention qui faiblit. D’ailleurs je vais faire court. D’abord parce qu’enregistrer les moments forts d’un match quand on est sur le terrain, ce n’est pas donné à tout le monde ; et ensuite parce que je n’ai pas autant l’habitude d’écrire que notre regretté pilier (si si, c’est un pilier qui fait tout ça d’habitude). Et puis lire un texte d’un promu après ceux d’un écrivain chevronné, c’est comme regarder le best of de Yoann Huget après celui de Teddy Thomas : c’est sympa, ça a de la gueule et ça se défend bien, mais au final ça manque d’envolées lyriques et de finesse technique.
Le match des espoirs (c’est stylé de dire « espoirs », j’ai vu ça dans le journal et ça va faire plaisir à quelques expérimentés) :
0’ : Vêtus des splendides maillots noirs à damiers rouges habituellement confisqués par l’équipe première, les espoirs font leur rentrée sur le terrain. Emmenés par quelques anciens, c’est un groupe jeune et fougueux qui s’apprête à défier les leaders de la poule. Malheureusement, probablement gêné par le soleil, Jonas s’enfuit à la réception du coup d’envoi, et c’est Tournus qui s’installe dans le camp Arboisien. Le début de 78 minutes de phase défensive.
2’ : Pierre Laporte en est à son 10e plaquage. Une petite journée pour un homme en petite forme. On note également la grosse activité du restant de la 3e ligne arboisienne : Hugo et Sébastien s’activent aussi bien en attaque qu’en défense.
6’ : Tournus concrétise sa domination par une première pénalité. 3-0 pour les Rouges et Noirs.
13’ : Joli mouvement Noir et Rouge (les autres, cette fois). Léon-le-fossoyeur enterre un 3vs1 sur l’aile. Moment de tristesse pour les trois-quarts arboisiens, qui perdent là un être cher. C’est Hugo, en bon numéro 8, qui se charge d’égaliser pour les Arboisiens en convertissant la pénalité obtenue. 3-3.
20’ : Pierre Revelon étend ses grands bras, enfreint la totalité des règles du rugby, du hand, du golf et de la bienséance, mais cela n’empêche pas Tournus de marquer sur un maul joliment constitué. Transformation du Léo Messi local, 10-3.
22’ : Le numéro 13 de Tournus, malgré une coupe de cheveux savamment travaillée, s’échappe le mulet au vent. Il est repris par Léni-la-grosse-colère à 5m de la ligne. Maul et essai de Tournus. 17-3, score à la mi-temps.
41’ : Maul et essai de Tournus.
45’ : Maul et essai de Tournus. Les Arboisiens accusent le coup et l’absence d’oranges à la mi-temps…
La suite est un bel hommage à des sportifs disparus cette semaine. En effet, les espoirs arboisiens nous offrent un festival d’air-plaquages en hommage à Tony Carvalheiro, Nico Callegher et Baptiste Cretin. Merci à eux pour ce joli geste.
78’ : Après cette demi-heure de silence, les Noirs et Rouges (pas les Rouges et Noirs, confondez pas) remettent enfin la main sur la ballon, et, après une percée de Barquette, qui a la frite en cette fin de match, Micka aplatit. On se dépêche de ne pas transformer pour recoller au tableau d’affichage. 49-8 pour Tournus, il reste 1 minute.
80’ : Dernier baroud d’honneur pour des sangliers courageux mais sans défenses aujourd’hui : après une succession de passes dans l’axe, Juju ramasse la balle et plonge dans l’en-but. 49-15 score final.
L’addition est salée, mais les jeunes promus arboisiens ont appris. Appris à la fois que la meilleure défense, c’est encore la défense, mais également qu’ils avaient les ressources en termes de mental et de jeu pour rivaliser avec les meilleurs. Bravo et merci à la réserve de Tournus pour cette démonstration.

Le match de l’équipe fanion (je ne sais pas ce que ça veut dire, mais y avait ça dans le journal aussi) :
0’ : Tout de blanc vêtus, les gros sangliers prennent la place des marcassins. On sent la tension dans les rangs tournusiens (jesaispassicestcommeçaquondit), ce qui se vérifie par un ballon cafouillé dès le coup d’envoi. Arbois s’installe brièvement dans le camp des Rouges et Noirs (pas de panique, vous ne pouvez plus confondre cette fois) mais ne parvient pas à conclure, la faute à la savonnette que ce brave Alexis Portebuche garde toujours sur lui, pour avoir les mains propres en toute circonstance. C’est important d’avoir les mains propres, surtout avec toutes les cochonneries qui trainent en ce moment. Et je ne parle pas de cette sombre histoire de testicule cassée.
Environ la 10’ : Tournus passe une première pénalité par leur numéro 13 après un temps de domination dans les 40m arboisiens. 3-0 pour les locaux.
Environ la 20’ : Arbois se rebelle, et enchaîne les mouvements collectifs. Malgré des difficultés en touche, les Blancs du jour dominent leurs adversaires dans le jeu, et concluent par une pénalité transformée par le promu n°10 du jour.
Environ la 25’ : Le coach avait prévenu. Les ballons portés sont la spécialité locale. Ils en dégustent chauds, après des touches, ou froids, en sortie de ruck. Après une succulente préparation à la sauce Toucy, les avants Rouges et Noirs s’écroulent une première fois dans l’en-but. Transformé, 10-3.
Environ la 35’ : Vous avez aimé ? Ils vous en resservent. Après une série de mauls, le ballon est écarté sur le joueur en forme côté Tournus. Le n°13 crochète un Max Lannay trop esseulé, et fonce entre les perches. Comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, il promeut lui-même ces 5 points en 7 points. 17-3 mi-temps, encore.
40’ : Toujours pas d’oranges, mais cette fois les Arboisiens sont prévenus : Tournus va revenir fort ! Pas question de sombrer comme les espoirs, les Blancs s’appliquent donc à rendre leur maillot moins immaculés en plaquant à tour de bras.
C’est un bras de fer qui s’engage pendant une grosse partie de la 2e mi-temps. Même Grognon-l’indestructible a les côtes qui sifflent. Tournus est enfin contrarié en touche, Chef Curlier leur servant un florilège de techniques de contres pour en finir avec les plats lourds et gras de ballons portés.
55’ : Les locaux écartent alors un ballon, et un grand dadais casqué habillé en blanc écope d’un carton blanc également, pour avoir condamné une action d’essai en bout de ligne.
60’ : Privés de leur meilleur élément, les Arboisiens marquent enfin après… un ballon porté. Bacchus-4-fromages, sûrement vexé par le repositionnement de Steve, pousse au cul des avants pour aplatir lui-même. Ras-du-sol de Léni, pas suffisamment en colère sur ce coup-là, 17-8.
65’ : Tournus, réaliste, calme les ardeurs des visiteurs en convertissant une pénalité pas si évidente. Crédit aux buteurs des deux équipes de Tournus, vraiment en réussite en ce dimanche gris. 20-8, la tâche s’annonce ardue, mais le bonus défensif est à portée de sangliers.
75’ : Touche pour Arbois dans les 22m de Tournus. Ceux-ci annoncent « fantôme ». Pas dupe, le grand Jérém se fait la malle, et montre qu’il n’est pas seulement un joueur de rugby au pied d’or, mais qu’il sait également mettre son physique au service de son intelligence. Ou l’inverse, c’est selon. Second ras du sol de l’après-midi, il est pour Baptiste la bichkoye, trop en colère sur ce coup-là. 20-13.
80’ : Malgré les dernières offensives arboisiennes, Tournus se montre appliqué en défense, et plus rien n’est marqué. Score final 20-13. Soulagement pour les locaux, qui valident certainement ici leur montée en fédérale.
Satisfaction également dans les rangs arboisiens. Les promus viennent en effet d’arracher le bonus défensif chez un cador de la poule, malgré de nombreuses absences. La ligne de trois-quarts revisitée a fait bonne figure, des jeunes sont entrés (félicitations à Antoine et Léon pour le premier match en équipe fanion), et l’ensemble du groupe s’est montré fidèle à ses valeurs et à son jeu.
Vivement le 16 février et le match à l’Ethole face à nos voisins bisontins. Nul doute que les promus de promotion sauront promouvoir à nouveau leurs qualités. Promettez-nous que vous y serez.

(Moi, en tout cas, je serai là. Signé, le poète, pas le stagiaire, l’autre )