Voilà, on est redescendu de notre petit nuage après notre grosse partie de la semaine dernière, reprise du championnat, oublié ce derby qui n’était surtout pas un derby oulala ! Comme on le sait, une guerre ne se joue pas forcément sur une seule bataille, donc, oui, on a battu Champa, c’est bon, on l’a bien compris, mais voilà, il y a d’autres équipes dans la poule, et on n’est pas les seuls à briguer l’Honneur et le bouclier.
Une seule façon de s’assurer au moins l’un de ces deux objectifs : gagner tous les matchs.
Celui d’aujourd’hui avait une importance très particulière : nous nous déplacions chez nos poursuivants directs : les damiers blanc et noir de Seurre. Pour éviter de serrer les fesses toute la saison et de nous assurer illico notre place dans le haut du tableau, il était de bon ton de nous imposer, et de mettre un peu de distance entre eux et nous au classement.
Particulier aussi, parce que l’entraîneur local n’est autre qu’un ancien sanglier : l’ardéchois Mika Percier, qu’on avait quand même grand plaisir à revoir.
Sinon, du côté de la réserve, l’équipe locale était en effectif incomplet : match donc gagné d’office.
Mais voilà, puisque la semaine prochaine, nos dauphins Chenôvois viennent nous mettre à l’épreuve, l’heure était déjà à la préparation : alors on fourbit les sabots, les défenses et les balloches, et on s’offre un bon match.
Le match de la réserve, puisqu’on en parle.
Quelques petites choses à dire sur ce match quand même, si bien que les essais passeront presque au second plan : quadruplé de Charles, de Tom Conry, aussi, doublé de Camille et de Benoit Bidalot : unité de Gigi (un cadeau de Charles) de Pierre Revelon, et je crois qu’on a à peu près tout. Si j’en oublie ou en donne en trop, que l’on n’hésite pas à apporter des précisions dans les commentaires, si jamais cela vous intéresse.
Ce qui est intéressant, c’est le sérieux montré par les Arboisiens dans ce match à 10 contre 10, avec une équipe amputée de certains cadres appelés en A, et rafistolée avec des joueurs à la trajectoire inverse (moi, par exemple, pour ma reprise). Sous la fine pluie bourguignonne, les arboisiens se sont fait des passes, ont été solidaires et appliqués. On notera particulièrement ce magnifique plaquage de Camille sur… Charles ? Mais… mais pourquoi ? Pourquoi cette trahison, Camille ? Tu quoque, mi fili ? Ayayayayeee… Ah, on me souffle dans l’oreillette qu’ils ne sont en fait pas entendu sur l’annonce pour la réception et qu’ils se sont bien télescopés comme il faut.
Non, si, bien joué quand même Camille.
Score final anecdotique, 80-5 selon les autorités plus où moins compétentes (Raph Tourneur, en l’occurrence). On saluera au passage le courage des locaux qui sont parvenus à marquer un essai en fin de partie, essai tout à fait mérité pour les récompenser de leurs efforts, bravo les gars.
Le match de la A
Jusque là, vous vous dites, houlà ! Il fait court notre poète ! Et c’est pas très poétique, jusque là ! On a bien vu le mot balloches, mais c’est bien tout !
Oui, c’est court, aujourd’hui, mais il faut dire que j’ai beaucoup donné la semaine dernière. Pour ce qui est de l’atrophie poétique, un assistant m’a prêté main forte aujourd’hui, un certain M. Brune, que l’on voit souvent errer en gilet orange, bonnet rouge et crocs noires aux alentours de l’Ethole. Cet énergumène à l’organe vibrant et puissant (je parle de sa voix, n’allez rien imaginer de fâcheux) m’a fourni quelques belles phrases qui seront fidèlement rapportée dans le présent résumé. Vous allez voir, question poésie, un Brune vaut bien un Delteil, ce n’est pas le Midol qui me donnera tort.
Bien chauffés comme il faut, les arboisiens entrèrent sur le terrain, et le coup d’envoi fut sifflé par monsieur John Tisserand, que j’eus l’honneur de croiser à la fac il y a quelques années.
Les rouge et noir donnent très tôt le tempo, en imposant des touches surpuissantes, un temps bien contrées par une filouterie très bien vue des locaux. La seconde fut la bonne, et Steve s’infiltra dans un intervalle pour aplatir un premier essai. 0-7. Les Arboisiens remirent la main sur le cuir, et remontèrent le terrain patiemment. À l’issue d’une situation peu claire, ils obtinrent une pénalité, transformée par Lulu.
« C’est pas du Rugby, c’est la foire à Neuneu ! » grommela mon assistant du jour.
0-10, puis 0-15 après un essai non transformé de Polo, pour changer. On commençait à s’inquiéter, d’ailleurs, longtemps qu’il nous en avait pas mis un petit !
Par la suite, Seurre reprit du poil de la bête, et stationna longtemps à la hauteur de nos 40, s’infiltrant même dans nos 22. Il nous fallut une défense de fer pour arracher le ballon et le renvoyer au camp d’en face, lequel nous le rebalança illico. Ce fut Juju qui eut le dernier mot à ce petit jeu de gagne-terrain, puisqu’il ajusta un petit coup de savate des familles dans les 5m de Seurre.
Nous manquâmes toutefois de réalisme sur le coup, et une pénalité récoltée par les locaux annula toute notre avancée. Pas de quoi paniquer ni même pester, puisque après une lente reprise des commandes, Polo perça, et un petit ballon relevé judicieusement par Thomas précipita Simon la danseuse vahiné derrière la ligne de craie:0-20.
« Pendant ce temps, l’eau coule dans la Saône… Dans la Cuisance aussi, d’ailleurs… » déclara Michel d’un ton rêveur.
La suite vit trois points ratés par Lulu, et quelques imprécisions arboisiennes montrer le bout de leur nez, mais comme par magie, la touche nous remit dans le bain : maul, départ, axe, axe, axe et Flo atteignit l’en-but pour un superbe essai planté à l’heure de la pause : 0-27.
Deux trois bouchées d’orange, et on est reparti pour un tour, jusque là, tout va bien.
La reprise fut très bonne, avec une belle pression, et Polo devra payer la sienne après un nouvel essai sur un joli débordement 0-32, après un échec à la transformation. Arbois repartit sur les mêmes intentions lors du renvoi, et Lulu finit par nous servir sa spéciale, son zig-zag de pupute qui s’acheva en terre promise, 0-39 après sa transformation. On n’est jamais mieux servi que par soi-même. La suite fut un temps fort de Seurre, bien géré par les sangliers. Quentin entra sur le terrain sur ces entre-faits.
« Il est grand, hein? » fit remarquer Michel.
« Mais qu’est-ce qu’il est con ! » ajouta un écrivain anonyme.
Seurre continua à se montrer menaçant, et planta la caravane dans notre camp. Mais voilà, aujourd’hui, le camping d’Arbois était fermé et cadenassé : un contre assassin ponctué d’une belle percée de Timothée, aboutit à un essai de Benoit Bidalot qui avait déjà marqué en réserve.
Simon vendangea la transformation d’un drop affreux, et je n’ose pas retranscrire ici les propos d’un Michel Brune furibard, de peur d’effrayer la populace. 0-44 tout de même.
Enfin, Grognon conclut la marque avec un nouvel essai transformé : 0-51, Polo fit un en-avant, et le match s’acheva.
Que dire ? Nous avons confirmé notre performance, et le moins que l’on puisse dire, c’est que nous attendons Chenôve de pied ferme, maintenant. Le match sera difficile, assurément, et il ne faudra rien lâcher. Nous comptons sur notre public préféré pour venir en masse nous encourager, malgré les prévisibles intempéries : spectacle garanti !
Sur ce, je vous laisse, et agrémente mon au revoir d’une nouvelle perle Michel Brunesque histoire de vous faire passer une nuit tranquille et chaleureuse :
« Il vaut mieux une masturbation bien conduite qu’un coït furtif. »
Ce sera tout pour le moment, merci à tous, et à dimanche prochain.
Note : vous êtes quand même verni, je vous ai épargné toutes les blagounettes de Michel sur le thème du Gazon.