La rubrique du poète

Roule tout Doubs dans le 3-9

Tout le monde debout sur le… sur le… Sur le quoi ? Qu’est-ce qui rime avec neuf ? Hmmm…
Bon, je trouverai plus tard… Laissons de côté la rime, et revenons à la prose ! Hé oui, j’ai retrouvé ma plume et mon fauteuil de résumeur. Ils n’étaient pas bien loin, ils étaient cachés derrière quelques encombrants cartons de déménagement. Je n’ai toujours pas retrouvé ma vitesse de course, par contre, mais je commence à douter d’en avoir eu une un jour.
Je vais continuer à chercher, on verra bien.
Bref, sinon, à part ça tout va bien madame la marquise, j’ai un nouvel appart et j’ai un regain de forme bienvenu après ces longues semaines de blessure. Pour l’US Arbois, en revanche, c’est un peu moins la fiesta. La seconde moitié du championnat s’annonçait compliquée… On n’a pas été déçu : défaite à la maison face au leader Buxy, et défaite à l’extérieur face au dauphin Tournus. Bon, la soupe à la grimace n’est pas au menu, puisque ces déconvenues nous ont quand même rapporté deux points de bonus défensif. À cette heure où le classement du championnat est tout sauf gravé dans le marbre, il ne faut pas faire la fine bouche, n’est-ce pas?
Tout le monde debout sur le bœuf !
Non, pas terrible… Je pensais avoir une bonne idée, s’cusez moi. Reprenons.
Deuxième moitié de championnat compliquée, je disais. Déplacement à Dole remporté sur un coup du sort, deux défaites, et en attendant un déplacement compliqué à Montchanin, puis la réception de Champagnole, il faut recevoir l’équipe en forme du moment : l’OB.
Après un début compliqué, les bisontins sont en pleine bourre, et entame leur remontada : victoire contre Champagnole, et match nul à Montchanin, quand même. Nul doute que le scalp de l’US Arbois leur ferait bien plaisir, effacerait la défaite de la phase aller, et leur permettrait de se donner de l’air vis-à-vis de la zone de relégation.
Alors évidemment, nul n’a jamais vu un sanglier se laisser poliment dépecer sans ruer. Le match s’annonçait croustillant, et coup de chance, la météo nous laissait un répit sympathique : de la flotte en semaine histoire d’attendrir le terrain, et un superbe soleil dominical.
Sans ce zef de ouf, ça aurait été génial. Y a pas à dire, et peut être que le poète remplaçant n’aurait pas eu à subir trop de taquineries… Mais n’anticipons pas. Résumons d’abord le match de la réserve.

Le match de la réserve :

Il n’y a pas que l’équipe A dans la vie. Vous qui lisez mes résumés régulièrement, vous devez être habitués, depuis le temps. De plus, la rencontre du jour était alléchante. La réserve bisontine fait partie du haut du classement, et une réaction arboisienne est impatiemment attendue, après la fessée cul-nu reçue à Tournus…
Ah, il y a meuf, qui rime avec neuf ! La meuf, ou ma meuf, peut être… Du coup ça ferait : tout le monde sur… Non… Non, vous savez quoi ? Laissez tomber.
Hum, le match de la réserve, nous disions. On a vu des belles choses à l’entraînement, ces derniers temps : quelques belles têtes tenues face à l’équipe première… Du coup, une victoire face à la réserve de Besançon, cela devrait relever du possible. Les coachs en étaient convaincus, en tout cas. À condition d’y mettre du cœur et de la solidarité, en tout cas. Hors de question de baisser la tête et le futal au premier coup de semonce. En parlant de ça, le coup en question eu lieu. Malgré les velléités défensives arboisiennes, l’OB frappa en premier : essai non transformé : 0-5. Les arboisiens courent déjà après le score, mais le pavillon rouge et noir n’est pas baissé pour autant. Au contraire, les sangliers-pirates repartent à l’abordage, et après de nombreux temps de jeu de sérieuse facture, un jeune chevelu nommé Julien Crinquand se joua des derniers défenseurs et aplatit du côté droit. Un peu trop excentrée, la transformation ne passa pas. On en resta à 5-5. Belle réaction du côté rouge et noir. Maintenant, il faut continuer sur cette lancée, et tenir bon. Le centre du terrain est plutôt remuant du côté bisontin, il ne faudra pas trop rater de plaquages.
Bon, après, faut pas déconner, on est plutôt bien armé aussi, même en l’absence de Barquette, retenu à la douane pour avoir faire bipper le portail à l’aéroport à cause de ses nouveaux piercings au doigt. Après Edward aux mains d’argent, Barquette au doigt d’acier. Ça sonne bien ! Passez-moi Hollywood ! Allô les mecs, vous auriez pas une rime à « neuf » ? Oeuf ? Bof…
Les sangliers attaquent avec enthousiasme, donc, et force est de constater que des intervalles sont trouvés, et que Besançon subit. Trop pénalisés, les visiteurs doivent concéder un essai après un coup d’épaule du taureau Adrien Sicard. 12-5 après une superbe transformation de Hugo. En coin avec ce vent, c’était pas gagné. Le match non plus, n’était pas gagné, du reste. Les bisontins ne sont pas non plus du genre à se dégonfler. Tourmentés par la vitesse des bleus de besac, les rouge et nori d’Arbois défendent du mieux qu’ils peuvent, mais ne peuvent empêcher d’être rejoints au tableau d’affichage. 12-12 après la transformation. Tout est à refaire, d’un côté comme de l’autre. Oui, mais heureusement, en ce jour, ce n’est pas la réserve arboisienne d’il y a quinze jour qui est sur le terrain. Avec la manière, les rouge et noir (vêtus de blanc à l’occasion) se secouent le cocotier, et c’est un Maxence surpuissant qui s’en va traîner la balle ainsi que trois-quatre défenseurs jusqu’en terre promise. La foule rugit, les chiens aboient et la caravane passe. La transfo passe, et on en est à 19-12. La pause est proche, et elle se fait attendre avec impatience. Il y a eu du rythme, pendant cette première période, et l’occasion de virer en tête avant la seconde est belle. Cela apporterait un certain avantage psychologique. Oui, mais voilà, à quelques secondes des citrons, les sangliers sont coincés dans leur camp, acculé contre l’en-but. Callegher tente un dégagement, mais la relance fait mouche, et l’OB égalise juste avant le coup de sifflet.
Hé bé, c’ était tendu, les enfants. Il y a eu du jeu de partout, les équipes se sont rendus coup pour coup. Difficile de prévoir ce qui va se passer maintenant. Ce sera aux bancs de faire la différence, en tout cas, d’un côté comme de l’autre.
Il n’y a pas grand chose à dire sur cette deuxième période, en fait. Les spectateurs n’ont pas eu grand chose à se mettre sous la dent, sinon des grosses phases défensives. La différence s’est fait sur une pénalité qui n’avait l’air de rien, vu comme ça, mais ces trois points marqués par Hugo nous permirent de l’emporter au bout du compte.
Alors évidemment, il fallut s’employer comme rarement en défense. Les barbelés et les casques à pointes furent ressortis du grenier, et furent déployés devant l’en-but Arboisien.
Solidarité, comme on a dit. Ne pas céder à l’affolement après ces deux mêlées bêtement perdues. Rester concentré, continuer de plaquer bas, faire tomber… et c’est gagné !
Gros combat et grosse victoire face à une équipe qui avait sans doute plus d’arguments que nous. Face à des gros bras, il ne faut pas oublier que le cœur est aussi un muscle, et qu’il peut soulever des montagnes. Bravo les sangliers ! L’exemple est donné à l’équipe fanion, maintenant ! Il ne leur reste qu’à terminer le boulot !

Le match de la A

Publicité oblige, les uniformes arboisiens n’étaient pas aussi près du corps qu’à l’accoutumée, mais il faudra faire avec. On ne pourra pas montrer nos abdominaux sculptés ce dimanche, dommage.
Oui, sculptés, je n’ai pas précisé dans quel matériau, mais je vous assure qu’ils sont sculptés.
Il faut bien cela pour résister aux ambitions bisontines. Je le rappelle, ce sont les mêmes gens qu’à l’aller, mais ce n ‘est pas la même équipe, en face de nous.
Sous les yeux d’une foule qui s’était sérieusement épaissie depuis la fin du match de la réserve, les joueurs entrèrent sur la pelouse, et le coup d’envoi fut donné… Et il n’y eut guère plus de spectacle que pendant la fin du match de la B. Les défenses s’affrontèrent, et les attaques n’eurent plus qu’à ronger leur frein. Force est d’admettre que les assauts bisontins déclenchèrent pas mal de frisson, malgré la douillette température peu représentative d’un mois de février ordinaire. Les flèches doubistes semèrent la panique à chacune de leurs interventions. Il fallut une défense opiniâtre de nos rouge et noir pour éviter la marée bleue.
Une fois passé l’orage, et une fois la main remise sur ce foutu ballon, les choses se passèrent beaucoup mieux pour les sangliers. La sortie de Lulu ne se fit pas trop ressentir, et son remplaçant, un certain Baptiste C fut à la conclusion d’un jeu déployé, parfaitement précédé par un jeu de gros bien rôdé et tranchant. Enfin de l’avancée, et enfin des points à se mettre dans la besace. Dommage que notre buteur avait mis ses chaussures à bout pointu. Un certain Baptiste C, là encore… On va le surveiller de près, celui-là, m’est avis qu’on ne va pas tarder à en entendre parler à nouveau. Bref, 5-0, et encore un quart d’heure à jouer dans cette première mi-temps cadenassée.
Mine de rien, cette ouverture du score donna le coup d’envoi d’un véritable chassé-croisé entre les deux adversaires du jour.
Trop peu de temps plus tard, Besançon s’en revenait dans nos contrées, et nous pilonnait joyeusement la gueule. Le pick-and-go fut maîtrisé, cette fois, et à force de jeu au près, l’OB se mettait au diapason. 5-7 après la transformation.
Oui, oui, j’ai remarqué, ils ont quelqu’un qui réussit ses coups de pied, en face.
Bon, on n’en est même pas à la mi-temps, pas de quoi s’affoler pour l’instant. Pas maintenant.
On commence à bien les connaître, nos sangliers, il leur faut parfois un petit coup de pied au cul pour s’en retirer les doigts. C’est dans ces cas-là qu’il faut éviter de se les mordre, évidemment, parce qu’ils sentent le fion, et ce n’est pas très hygiénique.
Bref.
Ah, et keuf, ça rime avec… Oui, ok, le résumé, d’accord, d’accord.
Sentant bien que la solution était dans le jeu de gros, les arboisiens repartirent avec de bonnes intentions, et une tactique adaptée. Il fallut pousser fort dans cette modeste faille de la défense adverse pour en arriver à une mêlée tout près de l’en-but. L’exercice fut rondement mené, Alban releva la balle, et s’en alla creuser des tranchées jusqu’à la ligne de craie. La foule rugit, Alban aussi. Le dresseur lui jeta un jambon pour lui couper la faim jusqu’à la pause et le jeu put reprendre normalement. 10-7 après une transformation à nouveau ratée. Mais quand aura-t-on de la réussite dans cet exercice, bon sang ? The answer, my friend, is blowin’ in the wind, I guess.
On rappelle, qu’en ce jour, il y avait effectivement beaucoup de wind, mais bon, tout de même… Ce n’est pas le premier match de l’année où on se dit qu’il nous manque un buteur régulier.
Bon, pour l’instant, ça ne nous porte pas trop préjudice, on mène, et c’est la pause.
Ouf, on a quand même eu chaud, mine de rien : le score ne reflète pas complètement le match, si on devait sortir les statistiques de plaquage des arboisien et la montrer au monde entier, Shaun Edwards en ferait une apoplexie. Faut pas déconner, les gars, le XV de France a besoin de lui, alors pas de blague en deuxième période !
Ne soyons pas aveugles non plus, il faut aussi reconnaître que en face, ça va à mille à l’heure. Sur certaines phases, ça s’est joué à un poil de couille. Paniqués, les derniers morpions ont d’ailleurs foutu le camp depuis longtemps, conscients que leur habitat était menacé.
La déforestation, ce fléau.
La pause fut donc le théâtre d’un petit coup de gueule. Il faudrait être plus sérieux que cela en seconde période, sous peine de subir une nouvelle déconvenue. Il faut relever les manches, mettre le bleu de chauffe, et continuer à se raccrocher à cette troisième place au classement. Ce sera important pour la saison prochaine, il ne faut pas l’oublier.
Le coup d’envoi fut donné, et le combat reprit de plus belle. L’OB n’eut pas de retard à l’allumage, et fut tout de suite dans le rythme. Arbois ne put que subir les coups de boutoir, et dut céder après un envol au dessus d’un ruck.. Doublé du pillar d’en face. 10-14 après la transformation.
Bon, en face des poteaux, c’est plus facile aussi.
Pas impressionnés, mais échaudés par cette mauvaise entame. Les arboisiens repartirent au combat, et finirent par arracher une pénalité dans une bonne zone. Pour une fois, elle passa. Mais il me semble que Baptiste C n’était pas le buteur en charge, sur le coup. Information à confirmer/infirmer par l’intéressé. 13-14. Un score serré, mais pas en faveur des arboisiens. Mais il est vrai qu’il restait beaucoup de temps à l’horloge. Ne pas paniquer, et prendre les points quand ils viennent. Seulement, voilà, en face, ils connaissent cette chanson aussi. et aux alentours de l’heure de jeu. La cavalerie du centre parvint enfin à percer, et fonça aplatir en terre promise. 13-21 après la transformation. On commence à entendre quelques fesses se serrer du côté du public. Il reste 20 minutes à peine, et il nous faut marquer deux fois pour gagner. Sans buteur fiable, la tâche s’annonce compliquée, mais à Arbois, il ne faut jura de rien.
Le constat est là. Si le pied ne marche pas, il faut marquer à la main. Alors allons-y !
Loin d’être découragés, les rouge et noir entrèrent dans le money-time avec leur second souffle habituel cette année. Combien de match avons-nous gagné sur ces dernières minutes, cette saison ? Oui, presque tous, effectivement.
En fer de lance, comme souvent, Jérèm sonna la révolte avec un essai en force dont il a le secret.
18-21, puisque comme vous l’aurez deviné, la transformation ne passa pas… décidément !
Encore un quart d’heure à jouer, tout est possible ! La victoire, comme la défaite.
Bien décidé à ne pas lâcher une victoire à l’extérieur qui leur tendait les bras, les visiteurs resserrèrent les rangs, et pendant dix minutes, tinrent les sangliers à distance honnête de leur en-but.
Puis sur un petit éclair confus, les rouge et noir allèrent provoquer une touche à dix mètres du paradis. Le ballon fut chipé par les sauteurs arboisiens, et sur les temps de jeux qui suivirent, Besançon se mit à la faute juste en face de ses poteaux. On attendit une mêlée, on attendit une égalisation… mais Baptiste C, encore lui, surpris tout le monde en jouant vite. Il parvint jusqu’à la ligne blanche et aplatit son deuxième essai de l’après-midi.
Avec tous ces échecs au pied, il parvient encore à être le meilleur marqueur de son équipe. C’est quand même dégueulasse, vous ne trouvez pas ?
Bon, sur le coup, on ne s’est pas plaint trop fort.
3 minutes à jouer, et on tient enfin le bon bout. De l’autre côté, Besançon accuse le coup, mais ne s’avoue pas vaincu. Dans les arrêts de jeux, ils parviennent à récupérer un ballon sur une mêlée arboisienne, et sonnent la dernière charge.
Heureusement, ils n’eurent pas l’occasion de beaucoup se rapprocher de notre ligne. Des mains, les miennes en l’occurrence, traînaient par là. Glissées entre le ballon et un torse bisontin, elles firent choir la gonfle dans le camp rouge et noir. Un petit temps de confusion plus tard, monsieur l’arbitre siffla trois coups qui déclenchèrent l’euphorie dans les rangs arboisiens.
Quelle victoire, cette fois encore ! L’adversaire était venu armé jusqu’au dents, et il a bien failli réussir son coup. Ça s’est encore joué à la solidarité, car on n’était pas forcément la meilleure équipe sur le terrain.
On sécurise un peu plus notre troisième place, et on montre à qui le voudra qu’il faudra se dépouiller plus que ça pour faire à nouveau tomber l’Ethole. Ce n’est pas rien.

Voilà, je terminerai ce résumé par une réponse à Schopenhauer, lequel affirmait, à juste titre que cent fous mis en un tas ne font pas encore un homme raisonnable.
Je lui répondrai avec prudence, que moi non plus je ne sais pas ce que font cent fous mis en un tas. Mais je pense sincèrement que ça doit furieusement ressembler à une équipe de rugby. Une équipe de fous qui se mettent en tas, qui se battent pour leurs copains. Voilà ce qu’on a vu, ce dimanche, et putain ça fait du bien.

Oh, j’ai trouvé une rime, au fait ! Faut un peu changer la phrase, mais bon…

Roule tout Doubs dans le 3-9, tout le monde debout fait la teuf !

La poésie vaincra.

Les score : 22-19 pour la réserve, 23-21 pour la A

On se retrouvera pour la réception de Champa, dans trois semaines, en attendant, portez-vous bien.

Formation sur l’arbitrage

Ce samedi 1er février a vu l’intervention de nos deux arbitres arboisiens auprès des U12 et U14, dans le cadre de la formation sur l’arbitrage, en particulier les différents coups de sifflet et la gestuelle les accompagnant. Une séance ludique sur le terrain, avec les éducateurs et les jeunes de bonne humeur, appliqués et à l’écoute.

Merci à Jean-Luc Clément pour les photos!